Je suis sans aucun doute un fan incontesté du design minimaliste. Donc, chaque fois que se présente l’occasion de réduire l’information présentée à l’écran, je le fais avec un immense plaisir. Mais, on se rend compte très rapidement, avec l’expérience, qu’il y a certains agissements que les utilisateurs n’acquièrent qu’avec l’exécution répétée des tâches. C’est pour ça que, bien souvent, nous avons recours à l’utilisation d’étiquettes, d’infobulles, etc. À partir de là, les utilisateurs savent quoi faire et vers où aller. Toutefois, cela peut souvent conduire à un certain désordre et encombrement visuel, surtout lorsque nous passons sur mobile, ou encore sur des applications avec une tonne de logos aussi bien incompréhensibles que moches.
Selon une étude de Nielson Norman Group, la meilleure approche pour passer outre cette problématique, serait d’y aller progressivement : commencer avec le logo original au départ, puis implanter les changements étape par étape. De plus, il est recommandé, et plus efficace de tester vos modifications grâce à des tests utilisateurs, au lieu de simplement lancer ce que vous jugez comme étant un travail correct qui sera accepté de tous. De cette façon, vous éviterez de forcer vos utilisateurs à adhérer à votre façon de voir le design, et de pouvoir même les perdre.
L’une des méthodes d’implantation la plus recommandée par NN/g, est d’avoir recours à la méthode : Progressive Reduction (PR), l’idée est que les utilisateurs se familiarisent au fil du temps avec les changements au niveau de l’application.
Le secret de tout ça
Pour comprendre pourquoi la « Progressive Reduction » est une bonne idée, vous devez comprendre d’où elle vient. À la base, la culture de la réduction tire ses racines du Flat Design duquel nous avons supprimé tout ce qui était inutile et encombrant pour l’utilisateur, le but étant d’en dégager un design que l’on qualifierait « d’honnête ».
Le problème est que les designers passent beaucoup de temps sur l’élaboration d’un design global, et au fil du temps ils finissent toujours par aboutir à un design orienté utilisateur pro. Par conséquent, on se tourne toujours vers un design UI sans trop de superflus.
Cependant, gardons en tête que les tendances des utilisateurs changent souvent. Afin de remédier à ce problème, nous pouvons utiliser le PR pour atteindre l’UI minimal que nous voulons, et conserver la facilité maximale pour nos utilisateurs. De plus, nous pouvons aller plus loin au niveau de l’UX en mettant des explications aux fonctionnalités les moins utilisées, et retirer ces explications les fonctionnalités les plus utilisées.
Comment procéder en « Progressive Reduction » (PR)
Le meilleur moyen est de commencer avec une interface minimale, et de construire à partir de là. Toutefois, si vous êtes sur un grand projet complexe, vous devez d’abord vous assurer de simplifier sa complexité avant d’attaquer le volet PR, sinon, l’apport du PR sera vraiment minime.
Indépendamment d’où vous entamez votre projet, une fois que vous avez votre « base », identifiez les principales fonctionnalités de votre application, celles que vous voulez réduire, et attribuez des niveaux à ces caractéristiques.
Ensuite, le plus important est de contrôler l’utilisation de vos utilisateurs sur le nouveau design, et de comparer vos résultats à la phase de design précédente. De là, la meilleure pratique serait de dresser un profil de compétence pour chaque utilisateur. Grâce à ce profil, vous serez en mesure de personnaliser l’interface utilisateur de votre application afin de réduire l’aide à l’utilisation.
Une dernière chose à retenir serait le concept de perte d’expérience (Experience Decay). Autrement dit, la compétence d’un utilisateur dans le maniement d’un produit quelconque se détériore au fil du temps en l’absence d’utilisation. Pour tenir compte de cet aspect, des mesures doivent être prises pour permettre à l’interface de rester compréhensible, même après un certain temps de non-utilisation. Ceci peut être facilement réalisé grâce au système de niveau vu précédemment. Si la fréquence d’utilisation d’un utilisateur baisse, alors le niveau de simplification de l’interface devra suivre. La régression est nécessaire pour équilibrer la progression. Sans elle, vous perdez la possibilité de répondre pleinement aux changements dynamiques dans le comportement des utilisateurs.
Oualid Chebab
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